mercredi 18 mai 2011

Le gang des mégères inapprivoisées

En ce moment, l'ambiance était à la bonne vieille déprime, celle qui vous colle sous la couette ou devant la télé, et vous ralentit le neurone. Pas questions donc de faire grand chose de ses dix doigts et de ses deux yeux. Une amie m'a donc fermement collé ce bouquin entre les mains pour secouer mon apathie. Bilan : qu'est-ce que je me suis marré! J'ai laissé tout mon boulot de côté, j'ai re-plongé sous la couette (mais pour la bonne cause, cette fois) et j'ai dévoré ce petit bijou d'humour britannique totalement absurde.


La famille Grope vit depuis bien des siècles dans une vieille baraque dans la campagne anglaise, baraque perdue au milieu de vastes terres et gardée par des taureaux (et des molosses, on n'est jamais trop prudent). Quand on est mâle, il ne fait pas bon traîner autour de ladite demeure. Car depuis le jour fort lointain où la première Grope ramena plus ou moins de force dans sa maison un pauvre Viking qui n'avait pas eu la bonne idée de reprendre la route (il souffrait d'un mal de mer terrible) et l'épousa, la tradition fut lancée : les femmes Grope prirent la plus ou moins bonne habitude d'enlever les mâles de passage, de les épouser (on n'est pas des sauvages) et de les séquestrer (d'où l'utilité des chiens et des taureaux susdits, entre autre) tant qu'ils étaient capables de les mettre enceintes pour qu'elles mettent au monde de braves petites Grope pour perpétuer la tradition (personne n'a vraiment voulu savoir de près pourquoi il naissait si peu de garçons chez les Grope). La tradition a donc perduré, puis s'est un peu perdue (quelle tristesse).

Et voilà que, parfaitement inconsciente du danger, cette nigaude de Vera va demander à son frère de garder chez lui quelques temps son fiston chéri adoré de l'amour, Esmond, dix-huit ans d'ennui discret. Et qui c'est qui va être content? C'est l'épouse de tonton, Belinda, née Grope, qui décide qu'il est grand temps de faire renaître les bonnes vieilles traditions...

Tom SHARPE, Le gang des mégères inapprivoisées,
Editions 10-18, 7,40 euros

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