mercredi 7 décembre 2011

Les annales de la Compagnie noire

Allez, un peu plus de spontanéité et moins de chipotage sur mes critiques de livres... Aujourd'hui, je vais donc parler de La compagnie noire.
La compagnie noire, c'est une série de livres de fantasy écrit par Glen Cook. Et commençons par un petit message à ceux qui attendent d'un livre de fantasy l'histoire d'un jeune homme/femme/hobbit/autre en lutte contre le mal et qui va se révéler à lui-même et aux autres durant l'aventure. A ceux là, je dirais de passer le chemin. La compagnie noire est aux antipodes de cet archétype. Jugez plutôt :
La compagnie qui donne son nom au titre, c'est une armée de mercenaires qui loue ses services au plus offrant, peu importe quelle cause il défend et quels moyens il emploie. La grande règle de comportement de la compagnie noire est qu'un contrat passé doit être rempli. Et c'est tout. Quand on entre à la compagnie noire, c'est général pour fuir un passé peu glorieux, voire franchement glauque. Et ça tombe bien, ici, on fait table rase du passé, c'est  le présent qui compte, et le sentiment d’appartenir à une famille. Une famille cupide, cynique et au sens de l'honneur un peu tordu, mais une famille tout de même.
Le cadre de l'histoire met en place la lutte classique du bien contre le mal : La Dame et ses asservis, les plus puissants sorciers au monde (à l'exception de La Dame), sont les méchants. Les vrais. Dignes de siéger à la première place du podium aux côtés de Sauron. En face les rebelles, les partisans de la Rose Blanche, une femme qui, la légende le dit, viendra mettre un terme à ce règne de terreur. Ce sont les gentils. Simple, non?
Sauf que la compagnie noire est liée par contrat aux mauvais de l'histoire. Leurs missions, lutter contre les factions de la Rose Blanche, repousser leurs soldats, décrédibiliser les rebelles aux yeux du peuple, assassiner les chefs ou les soudoyer. Et pour ce genre de sale boulot, la compagnie est la meilleure et la plus expérimentée, à tel point qu'ils deviendront le fer de lance de la Dame.
Ce qui fait l'originalité de la série, c'est la forme de carnet de bord que prend le récit, raconté par l'annaliste de la troupe, Toubib. Au plus proche du quotidien des mercenaires, racontant les actes les plus emblématiques de ses membres autant que les petits riens, les écrits désenchantés et cyniques du médecin de la compagnie sont bien loin de tout manichéisme. A travers les personnages de la Dame, des Asservis tout saufs solidaires, mais aussi des rebelles pas si blancs que ça, c'est un questionnements sur la nature du mal qui se dessine, par petites touches. Et puis, peu à peu, au fil des missions, des actes de guerres et des magouilles se dessine quelque chose. Un fil rouge, quelque chose de grandiose ou de tragique qui se prépare.
Loin des univers et des histoires classiques d'elfes, de nains et de dragons, la compagnie noire a su apporter sa touche de noirceur et d'originalité au genre pourtant très balisé de la fantasy.

La compagnie noire, Glen Cook, éditions J'ai Lu, 7,60euros pour le tome 1.

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